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Biography
D a v i d A r n o l d C o m p o s e r
Compositeur de l’action et de l’aventure par excellence, David Arnold est capable de nous offrir
les scores les plus rythmiques possibles mais son sens aigu du lyrisme peut aussi bien nous surprendre et nous séduire, comme le rappelle ses musiques plus dramatiques comme « The Young Americans » ou le très beau « The Last Dogmen ».
Prétendre que David Arnold n'est pas un compositeur comme les autres serait un doux euphémisme, car sa perception sensible et personnelle des images nous offre à travers sa musique un ressenti de la rue dans « Shaft », comme si l’on pouvait respirer tout d’un coup les trottoirs de la ville (même chose pour le très urbain et funky « Baby Boy » ou le plus électro « Changing Lanes »).
Son sens subtil du suspense peut nous laisser percevoir toutes les tensions d'une action dangereuse, comme c’est le cas dans le film « Enough » avec Jennifer Lopez ; son lyrisme hypersensuel a le pouvoir de nous donner envie d'enlacer la plus belle des James Bond girl ; son sens de l’aventure épique et classique nous donne envie de partir guerroyer contre des extra-terrestres, affronter une créature gigantesque ou défaire un cardinal conspirateur en pleine France du 17e siècle.
En conclusion, David Arnold communique des sensations puissantes par ses créations musicales complexes et simples à la fois, avec une passion et une générosité évidente, jusque dans les orchestrations classiques de certaines de ses compositions (en partenariat avec son fidèle orchestrateur Nicholas Dodd) notamment pour ses musiques épiques et grandioses pour Roland Emmerich et le trio spectaculaire formé par « Stargate », « Independence Day » et « Godzilla ». Tout nous pousse à croire que c'est un compositeur extrêmement doué dont le cinéma peut et doit encore attendre beaucoup...
DAVID ARNOLD
Complete Biography
Quentin & Pascal
C’est dans son studio situé au nord de Londres à quelques pas de son domicile que le compositeur David Arnold passe la majeure partie de son temps. Il aime la ville de Londres pour ses activités, ses événements mais également parce que c’est dans cette ville mythique qu’il ressent profondément ses racines anglaises. Ses journées de travail sont assez longues car il commence à travailler très tôt le matin.
Arnold aime travailler chez lui, mais c’est dans son studio qu’il s’évade le plus souvent et se laisse surprendre par l’inspiration. Comme tout créateur de musique de film, David Arnold aime la contrainte, le travail en collaboration avec un metteur en scène, un ingénieur du son et une équipe technique, mais c’est le plus souvent seul qu’il compose en compagnie d’une guitare, d’un piano ou d’un synthétiseur. Son studio est un véritable fourre-tout dans lequel s’entassent livres, partitions, CD, DVD qui côtoient des ordinateurs, des claviers, des guitares, etc. Mais pour le musicien, c’est un endroit chaleureux et conditionné dans lequel la moindre inspiration peut survenir à tout moment.
David Arnold est matinal, il se lève à 6 heures du matin pour se mettre rapidement au travail avant que les coups de téléphone ne viennent le perturber.
Depuis quelques années déjà, David Arnold vit pleinement sa passion de créateur de musique pour le cinéma et de compositeur/chanteur, une passion qui remonte maintenant à plus de quarante ans, lorsqu’il avait à peu près sept ans. Fils d’ouvrier, c’est à Luton, ville britannique de l’ancien Bedfordshire en 1962 que le jeune David naquit. Sa mère était à la maison et s’occupait de la famille pendant que son père travaillait à l’usine. A ses moments perdus, il s’adonnait à la boxe et à la chanson en se produisant dans des clubs et des pubs.
Pour David, le sport n’est pas sa tasse de thé, à sept ans, il passe une bonne partie de son temps dans sa chambre. Sa fenêtre donne sur une cour d’usine de laquelle il observe fréquemment les ouvriers sortir, un endroit qui ne l’enthousiasme pas. Il aime particulièrement les jeux de société qu’il partage avec ses frères et sœurs, des moments conviviaux qui prendront tout leur sens lors des fêtes de Noël passées en famille avec ses parents et ses grands-parents.
Mais c’est surtout lors de sorties au cinéma avec ses parents que le jeune homme va véritablement s’émerveiller en découvrant des films musicaux britanniques tels que « Oliver ! » de Carol Reed et le fameux « Jungle Book », dessin animé mythique des studios Disney dont les fabuleuses chansons des frères Sherman transformeront le jeune Arnold à tout jamais, un impact puissant et précoce qui poussera David à devenir créateur au cinéma. Parallèlement à tout cela, en 1967, l’Angleterre vit au rythme des actions de son nouveau héros, l’agent 007, incarné royalement par le très charismatique Sean Connery, mais aussi à travers ses musiques et ses génériques chantés, écrits par un certain John Barry. La passion de David pour James Bond est ses musiques deviennent capitales pour le jeune homme. « You Only Live Twice », le cinquième film de la série, deviendra l'élément déclencheur : David Arnold décidera alors de se lancer dans la création de musiques et de chansons pour le cinéma.
Chez les Arnold, la chanson est une passion majeure. Quand la radio ne marche pas, quelqu’un fredonne, et tout la maison baigne incessamment dans un climat musical.
Tous les matins, il y avait une tradition chez les Arnold : dès que la journée commençait, le père se levait et allumait la radio qu’il posait en bas de l’escalier. C’était sa manière de réveiller la famille pour préparer les enfants à l’école.
Jeune, David se souvint qu’il y avait chez ses parents des cartons de partitions et de vielles chansons mais pas d’instrument de musique. Un jour, alors qu'il partait pour acheter un costume, son père revint à la maison avec une guitare, instrument idéal pour faire ses premiers pas dans la musique. Sans perdre de temps, le jeune David Arnold s’empara de l’instrument et commença à jouer ses premiers accords.
A douze ans, David accompagna son père dans des lieux publics et des pubs pour chanter. Ses parents ne s’opposaient pas à ce qu’il devienne musicien et le poussèrent même à orienter ses études dans ce domaine. Suivant les traces de John Barry qu’il admirait tant, David Arnold étudia la musique en suivant un cursus scolaire traditionnel. Autodidacte, il écrivit, arrangea, joua avec son père et des amis, et improvisa des compositions mais sans grand résultat.
Passionné et ouvert, il s’intéressa à toute forme de musique : le classique, le jazz, la chanson traditionnelle et ancienne mais surtout le rock avec les Beatles, Stevie Wonder et d’autres musiciens des années 70. Cependant, c'est le score de John Barry pour « You Only Live Twice » qui occupait son esprit, le ramenant sans cesse à sa première passion, la musique de film. Convaincu de pouvoir un jour apporter quelque chose de nouveau au cinéma, David Arnold va particulièrement s'intéresser aux instruments acoustiques et électriques comme les guitares et les synthétiseurs, qui seront propices à un large terrain d’expérimentation musicale, mais aussi des instruments plus classiques comme la clarinette et le piano.
A 18 ans, le jeune homme semble très doué pour la musique ; enthousiasmés par ses progrès, ses parents apportent leur contribution à sa passion en l’aidant à acquérir une nouvelle guitare acoustique de marque, une Gibson Melody Maker E50 année 1949, un objet exceptionnel qui va changer sa vie et l’aidera à perfectionner sa technique.
David Arnold possède dorénavant un bel instrument qui va lui donner l’occasion de jouer dans de bonnes conditions, un geste qui le marquera émotionnellement et qui renforcera à tout jamais les liens affectifs qui existent déjà depuis longtemps avec ses parents. Cependant, il ne faut pas oublier que la vie à Luton n’est pas toujours rose et que l’argent ne coule guère à flot chez la famille Arnold. Dès 20 ans, le jeune homme sait que ses études musicales seront coûteuses et c’est pourquoi il décide d'aider financièrement ses parents et de continuer à assouvir sa passion en se lançant corps et âme dans un nombre incroyable de jobs en tout genre : apprenti boulanger, coursier, employé dans des usines de balles de ping-pong, de four, dans des grands magasins, des frets de légumes, etc…Face à un avenir qui semble un peu incertain, Arnold garde profondément en lui l’envie de devenir un jour compositeur.
Entre vingt cinq et trente ans, David Arnold joue avec des groupes de rock/punk. Le jeune artiste est fan de Queen et de leur chanson mythique : « Bohemian Rhapsody ». Mais sa carrière de musicien ne décolle pas vraiment. C'est à Luton où il s'affairait à répéter avec différents groupes que David Arnold fit la connaissance de Danny Cannon, un jeune étudiant de cinéma qui recherchait un compositeur pour écrire les musiques des court-métrages qu'il produisait alors. Le hasard faisant bien les choses, il se trouve que l'un des courts produits par Cannon fut retenu dans le cadre d'une compétition de jeunes cinéastes organisée par la BBC.
Et c'est ainsi que Danny Cannon fait de nouveau appel à Arnold pour son premier long-métrage pour le cinéma intitulé « The Young Americans » en 1993, avec Harvey Keitel dans le rôle principal. Le film permet à Arnold de travailler avec la chanteuse Bjork, et si le film restera peu connu et n'aura pas beaucoup de succès, la musique d'Arnold attirera l'attention du producteur/réalisateur Alan Parker, mais aussi celle de Mark Friedman, l'un des producteurs du film « Stargate ». Roland Emmerich et son complice Dean Devlin découvrent alors la musique d'Arnold et décident de l'engager sur « Stargate », une superproduction de science-fiction/action sortie en salles en 1994. Le succès est tel qu'Arnold collaborera sur les films suivants d'Emmerich : « Independence Day » en 1996 et « Godzilla » en 1998 – entre temps, Arnold composera la musique d'un film peu connu réalisé par Tab Murphy, « The Last of the Dogmen », avec Tom Berenger et Barbara Hershey, film qui tente d'imiter maladroitement le « Dances with Wolves » de Kevin Costner, sorti en salles en 1995, et pour lequel Arnold composera l'intégralité de la partition dans une chambre d’hôtel à Los Angeles. Avec le succès de ses premières collaborations avec Roland Emmerich, la carrière de David Arnold au cinéma est lancée pour de bon. Travaillant fréquemment avec l'orchestrateur Nicholas Dodd, Arnold met en place un style symphonique éclatant et resplendissant, hérité d'un classicisme rappelant les grandes heures du Golden Age hollywoodien, qu'il agrémente régulièrement de son style pop/électronique plus moderne. « Independence Day » est l'incarnation même de la grande musique de film dans la plus pure tradition américaine du genre. Dès lors, Arnold devient le jeune compositeur à suivre à Hollywood, que l'on engage régulièrement sur des grosses productions ou des films de science-fiction – Peter Hyams fait notamment appel à lui en 2001 sur « The Musketeer », pour lequel Arnold compose une nouvelle partition épique et héroïque, dans la tradition des musiques de swashbuckling des années 30/40 - Mais c'est véritablement en 1997 que la carrière du musicien prend un tournant décisif grâce à sa participation à « Tomorrow Never Dies ». Le jeune David Arnold accomplit dès lors son rêve de toujours : il succède enfin à son idole, John Barry, sur la musique d'un nouveau James Bond : la boucle est bouclée ! On sait par ailleurs que c'est grâce à son album « Shaken and Stirred » sorti en 1997 que le jeune Arnold fut vigoureusement recommandé par John Barry en personne auprès des producteurs de « Tomorrow Never Dies » : Barry affirmera même avoir été flatté en écoutant les reprises rock/électro des chansons des 007 sur l'album de David Arnold !
Depuis le triomphe de « Tomorrow Never Dies », David Arnold est devenu le successeur officiel de Monty Norman et John Barry sur les films de James Bond. Ont suivi de très grandes partitions pour « The World is not Enough », « Die Another Day », « Casino Royale » et « Quantum of Solace ». Dans les années 2000, Arnold va diversifier son propos en variant les projets et les styles à loisir : soucieux de ne pas se laisser enfermer dans le registre de compositeur pour film de science-fiction, Arnold signe en 2000 une partition funky et musclée pour « Shaft » de John Singleton en hommage aux musiques d'Isaac Hayes, puis il retrouve le réalisateur sur des musiques groovy et modernes pour « Baby Boy », « 2 Fast 2 Furious » et « Four Brothers ». Le réalisateur Michael Apted fait appel à lui à quelques reprises, et notamment sur le thriller « Enough », le drame historique « Amazing Grace » ou le troisième opus de « The Chronicles of Narnia », intitulé « The Voyage of the Dawn Trader », sorti en 2010. Sa collaboration avec Roland Emmerich prend fin en 2000 sur « The Patriot », où Arnold voit sa musique rejetée puis finalement remplacée au pied levé par une nouvelle partition de John Williams.
Hélas, depuis le début des années 2010, la carrière du compositeur freine considérablement au cinéma pour une raison inexpliquée : « Skyfall », le nouveau 007 qui sort en 2012, lui passe devant le nez, le réalisateur Sam Mendes imposant alors son compositeur favori, Thomas Newman. Même chose pour l'opus suivant, « Spectre », sorti en 2015 et de nouveau confié à Newman. Dès lors, constatant que les projets deviennent plus rares, Arnold se tourne finalement vers la télévision : après avoir signé en 1997 le thème musical pour le pilote de la série TV « The Visitor » créée par Roland Emmerich un an après « Independence Day », Arnold va débuter dès 2010 son travail sur la série britannique « Sherlock » de Mark Gatiss et Steven Moffat, avec Benedict Cumberbatch et Martin Freeman dans les rôles de Sherlock Holmes et du docteur Watson. Face au succès de la série qui existe déjà depuis 7 ans, Arnold est devenu le compositeur attitré de « Sherlock » aux côtés de Michael Price. En parallèle de son travail pour le cinéma et la télévision, Arnold continue d'oeuvrer dans le domaine de la variété et multiplie les projets avec des artistes d'horizons diverses.